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Le Blog Bonapartiste
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5 novembre 2004

Avec la Participation, réinventons nos Services Publics !

Avec la Participation, réinventons nos Services Publics !

 

S'il est évident que la France a besoin des ses services publics, il est encore plus évident que ceux-ci nécessitent une réforme en profondeur. Qu'ils soient nationaux ou bien territoriaux, ces services doivent se conforter à leur mission première qui est de rendre service aux Français. Ceux-ci demandent des actions rapides et efficaces le tout pour un coût abordable et tout en voulant une meilleure gestion de l'argent de leurs contributions.

Pour remplir correctement ces objectifs, il est de plus en plus évident qu'un simple réaménagement technique ne suffirait pas, il faut donc réinventer notre Service Public. Pour cela, je pense, tout comme pour le Secteur Privé, à la proposition d'une authentique politique participative qui réunirait les salariés et les usagers du secteur public. Une réunion autour d'une gestion mutualiste qui a fait ses preuves dans d'autres secteurs économiques.

Pour mettre en place ce projet, je pense il faut l'orienter autour de 4 objectifs :

    1. Satisfaction des usagers

    2. Performance dans les services

    3. Motivation des personnels

    4. Partage décisionnel

 

  •  

  • Satisfaction des usagers

Service public veut aussi dire service du public, c'est pour cela qu'il faut que la satisfaction des usagers soit au premier plan des préoccupations du service public. Dans cette perspective, 5 mesures peuvent être avancer.

Premièrement, l'on peut donner un statut et un pouvoir de négociation aux associations d'usagers des services publics car l'on peut dire que le poids de celles-ci est des plus faible si on le compare à celui des syndicats de fonctionnaires. Pour effacer ce déséquilibre, il serait bon de doter ces associations d'usagers* d'un statut officiel et d'un véritable pouvoir de négociation avec les pouvoirs publics ( * bien entendu, ces associations doivent prouver leur représentativité ). Impliquer les "citoyens-usagers" à égalité avec les syndicats dans la bonne marche des services publics peut être une avancée de la démocratie directe et de la participation.

Deuxièmement, et dans le même esprit, l'on peut envisager de généraliser la pratique des enquêtes d'usagers pour chaque branche du secteur public. Ces enquêtes seraient généralisées à l'ensemble des agences ou unités administratives et non pas seulement restreintes aux sociétés qui entretiennent des relations entreprise-client avec leurs usagers.

Troisièmement, la naissance d'une "fonction usagers" dans les principaux départements ministériels doit être envisagée. Cette fonction consisterait à proposer au ministre toutes les améliorations à apporter aux règles d'organisation et de fonctionnement des services. Elle pourrait aussi désigner toutes les mesures de simplification administrative pouvant faciliter la vie des usagers et le travail des fonctionnaires.

Quatrièmement, entretenir une certaine compétition entre les services publics et le secteur privé. Cette compétition servirait d'aiguillon poussant les organismes publics à revoir leurs méthodes et à améliorer leur "productivité".

Cinquièmement, il faut former les fonctionnaires à la relation avec le public ainsi que favoriser les initiatives visant à améliorer les rapports avec les usagers.

  • Performence dans les services

Après la satisfaction des usagers, doit venir l'impératif de performance. Il apparaît que les manquements de la machine administrative tant en efficacité qu'en performance ne soient pas une source de mécontentement que pour les usagers mais aussi pour les agents du service public. Afin de permettre à la fonction publique de répondre aux exigences de performances d'un Etat moderne, nous pouvons étudier les cinq propositions suivantes.

Premièrement, accentuer la généralisation des expériences des groupes pour l'innovation participative à tous les ministères. Ces groupes pour l'innovation doivent permettre au personnel d'avancer des solutions, qui aboutiraient à des réductions réelles des coûts de gestion et de fonctionnement, à des problèmes donnés.

Deuxièmement, il est important de développer au sein de chaque ministère, une fonction de contrôle de gestion. Cette fonction doit assurer la cohérence entre les objectifs fixés à l'administration concernée et les perspectives strictement budgétaires.

Troisièmement, il faut engager l'ensemble des ministères dans une action d'élimination de toutes les réglementations et de toute la paperasserie inutiles et contradictoires.

Quatrièmement, il faut simplifier l'accès à la technologie pour chaque unité ou département de la fonction publique. Il faut pour cela simplifier les procédures gestionnaires et budgétaires qui permettraient à chaque unité administrative de se doter d'équipements.

Cinquièmement, pourquoi ne pas permettre à chaque unité administrative d'affecter une certaine partie de ses fonds non utilisés à des primes de rendement données aux employés.

  • Motivation des personnels

Cette motivation doit être axée autour d'un facteur financier mais aussi de facteurs tels que l'amélioration des conditions de travail, l'aménagement du temps de travail, de la formation, de mutation ou promotion interne, etc…Pour établir ou réveiller cette motivation, voici quatre propositions.

Premièrement, introduire un système d'intéressement dans la fonction publique, ce système complèterait l'édifice législatif déjà existant. Une loi permettrait de mettre en place des systèmes d'intéressement, dans la fonction publique, selon des indicateurs de performance qu'il revient à chaque administration de déterminer ( amélioration de la qualité du service rendu ou maîtrise des coûts de fonctionnement). On peut aussi envisager la mise en place d'un Plan Epargne Administratif dans le style PEE.

Deuxièmement, restituer à chaque administration son autonomie en matière de recrutement, de salaires, d'avancement et de retraites mais aussi démanteler la grille unique des salaires.

Troisièmement, il faut développer, pour les agents du service public, des programmes de formation professionnelle continue. Ces programmes seront élaborés par chaque administration en fonction des besoins et aspirations de ses agents.

Quatrièmement, un effort doit être apporté à l'encadrement, qui se verra former aux responsabilités sociales, au traitement des griefs et à la gestion des ressources humaines.

  • Partage décisionnel

Ce dernier objectif, la participation aux décisions, est un des enjeu principal de cette réflexion de "réinvention" des services publics. La participation aux décisions doit avoir pour effet, de faire des salariés des partenaires qui ont leur mots à dire et leur contribution à apporter à l'œuvre commune. Sans bien sur prétendre au "pouvoir" ou à la direction des affaires. Ce projet participatif doit donc consister à diffuser plus largement l'information mais aussi à décentraliser l'autorité au sein de l'édifice administratif. Pour cela deux propositions à étudier.

Premièrement, le "démantèlement de tous les services qui dépassent un seuil relationnel (fixé entre 250 et 500 employés ) afin de constituer des unités de travail qui permettent l'établissement d'une communication positive mais aussi à chaque salarié de se sentir pris en compte comme une personne.

Deuxièmement, il faut favoriser l'organisation périodique de réunions d'information et d'échange au sein de chaque service.

  •  

Engager la fonction publique dans ce vaste chantier de la Participation n'est certes pas une mince affaire et des résistances sont à prévoir. Cadres refusant de partager leur pouvoir de décision, fonctionnaires peu désireux de changer leurs habitudes de travail et leurs "privilèges, syndicats jaloux de leurs prérogatives, etc… Mail il faut expliquer que c'est sans doute à ce prix que notre pays se dotera de l'appareil étatique moderne et efficace qui lui est indispensable pour affronter les défis de ce nouveau siècle.

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