Austerlitz, spectacle ou commémoration ?

On peut légitimement se plaindre de l’absence d’initiative publique lors du bicentenaire d’Austerlitz. L’Etat français a brillé par son absence. Il est vrai que la comparaison avec le génie de Napoléon n’est guère favorable aux nains politiques qui nous gouvernent aujourd’hui.

Il n’empêche que sur place, en République Tchèque, le spectacle valait le déplacement. 4.000 reconstitueurs recomposaient une bataille où l’œil était attiré de toutes parts. Les uniformes flamboyants montraient des chasseurs à cheval, des grenadiers, des cavaliers, des officiers… Le canon tonnait vraiment, laissant s’échapper une épaisse fumée. Toutes les nationalités se côtoyaient autour de cette célébration. Vraiment, les Français ne pouvaient qu’apprécier de voir ainsi rassemblés des Belges, Italiens, Russes, Autrichiens, Allemands, Tchèques… tous unis à la mémoire de l’Empereur. Qu’on ne dise pas ensuite qu’il est délicat de commémorer une victoire face à nos ennemis d’hier, devenus nos alliés européens d’aujourd’hui. Venus de tout le continent, les reconstitueurs en uniformes montraient à 100.000 spectateurs, tout aussi passionnés, ce que fut la bataille d’Austerlitz.

C’est le cœur serré, émus et émerveillés que les bonapartistes peuvent revenir de leur pèlerinage. Les officiels se sont faits discrets. Peu importe. La masse des grognards, des fidèles, était là, elle. Et après tout, c’est vraiment ce qui importait. Rendez-vous pour le tricentenaire…Thierry CHOFFAT