Au nom de la Nation !
Au nom de la Nation !
A la lumière dune évolution géopolitique qui semble la remettre en cause, il serait plus que correct de revenir sur la nature même du concept de Nation en voie de disparition.
Actuellement, pour de nombreux individus, les manifestations de la Nation ne concernent plus que des rencontres sportives, quelques inventions et records divers, ou encore certaines recettes culinaires. Lécole même ne semble plus vouloir véhiculer quelque idée nationale que ce soit : on y apprend davantage les étapes de la construction européenne que celles concernant lévolution du territoire français. A lheure où les régions jouent un rôle de plus en plus important dans les cadres institutionnels et économiques européens, il semble désuet et anachronique de revenir sur lidentité française, que lon tend de moins en moins à présenter, à préserver ou encore, cela va de soit, à défendre. Les grands " actes nationaux " apparaissent oubliés et livrés à divers jeux de société culturels, signe dun abandon de son essence, à savoir sa défense.
Car, quest-elle véritablement ? Certains auteurs font remonter les racines de la Nation française signe dune conscience et dune volonté commune du peuple français à vivre sur le même sol, à lintérieur de frontières convenues et choisies, sous les mêmes lois et institutions et ses premières manifestations à Vercingétorix, lors de sa résistance à César entre 54 et 52 av. J.-C., dautres au baptême de Clovis vers 496, certains à Hugues Capet en 987, voire Philippe II à Bouvines en 1214 ou encore à Jeanne dArc en 1430. On vous affirmera même quil ne sagit que dune invention de la période révolutionnaire et impériale pour fédérer le peuple français derrière ses chefs et ainsi réussir à le faire combattre lEurope coalisée des monarques absolus !
Bref, en traversant notre histoire nationale, nous pouvons avoir létrange impression que les Français ont toujours attendu et suivi un homme providentiel sous certaines conditions et dans certaines circonstances. Entre ces périodes, il apparaît que la conscience nationale est inexistante et impossible à appréhender. Ainsi, le concept de Nation ne serait quune vaste invention des hommes politiques du XIXème siècle ? Faut-il que la patrie soit en danger pour que ce sublime élixir puisse déborder des âmes populaires ?
Répondre rapidement à ces questions est bien complexe, mais, quoiquil en soit, il convient, plus que jamais, de défendre notre identité et préparer son avenir autrement que dans la dilution, qui nous est promis par lévolution des cadres politiques et institutionnels de lUnion Européenne. Devant le cadre fédéral sans saveur, nous privant ainsi de notre identité qui depuis 1992 est doublée par une " nationalité européenne " , que nous promet la Constitution européenne, nous sommes obligés dintervenir devant laveuglement de nos hommes politiques. Car, cest justement en ce moment que notre patrie est en danger, que notre identité nationale, déjà bafouée, est sur le point dagoniser. Le 11 juillet 1792, les députés de la Législative avait la même crainte et ils nont pas hésité !
Car réfléchissons un instant, que serait lEurope sans les Etats-nations, que cela soit au niveau culturel, politique ou humain ? Pour que Wagner, Verdi ou Berlioz soient de grands compositeurs européens, il fallut dabord quils possèdent une identité nationale propre. Que dire alors des écrivains et des philosophes : Goethe, Chateaubriand ou encore Pétrarque nont été représentatifs de la culture européenne de leur époque que parce quils étaient respectivement allemand, français et italien. Quils véhiculaient leurs uvres dans leur langue, y imprégnant leur culture, leurs traditions et leurs opinions, qui découlaient de leur vécu et de leur éducation personnelle, nationale.
Si au point de vue économique le concept de nation ou de patrie est sorti depuis longtemps de son orbite, il ne peut en être de même au niveau politique.
Il nous faut voter NON au référendum prochain sur la constitution européenne. Si les politiques hésitent, intervenons effectivement sur le terrain au nom de notre nation agonisante ! Car que dirons-nous à la postérité ? Que nous avons failli, abandonné nos héritages communs, notre patrimoine à la meute enragée des technocrates agissant au nom de limpérieuse mondialisation des espaces économiques et politiques. Si tel est le cas, il serait honteux davoir une quelconque postérité, car qui serait-elle et où irait-elle ? Sans peut-être en avoir conscience tout de suite, il se peut quelle se réveille un jour et quelle se demande qui la placé ainsi et le maudisse gravement
Etienne SCHNEIDER
France Bonapartiste